- MISHNA
- MISHNAMISHNATerme hébraïque qui, dans le judaïsme, a commencé par désigner l’ensemble de la loi orale en corrélation avec le texte écrit (mikra ), mais en est venu, en fin de compte, à s’appliquer au recueil des halakot rédigé et publié par le patriarche Juda Ier vers le début du IIIe siècle.La Mishna se compose de six ordres (s 勒dar 稜m ) dont le contenu recouvre aussi bien les prescriptions rituelles et juridiques que l’énoncé de normes éthiques et religieuses. Son élaboration fut une œuvre de longue haleine. Les traités les plus anciens en rapport avec la liturgie du Temple ont été rédigés dans leur forme première par des témoins directs de ce qui s’y déroulait. Les lois de pureté lévitique sont issues de traditions préservées dans les milieux sacerdotaux, cependant que beaucoup de halakot ont leur source dans la jurisprudence effective des tribunaux (battei din ) de l’époque des tannaïm. Il arriva aussi qu’on eût recours à la vox populi . La fixation de la règle par déduction à partir du texte biblique s’est trouvée limitée par l’autorité de la tradition (cf. Pessahim , 66 a ).Différents critères ont servi à l’arrangement des halakot: des critères thématiques aussi bien que des critères formels. Les diverses académies des tannaïm, à partir de l’école de Yabné, furent le cadre de cette entreprise. Rabbi Akiva en particulier est considéré comme l’architecte de la Mishna (Sanhédrin , 86 a ). Rabbi Juda le Saint mena l’œuvre à son terme, combinant les diverses sources dans un ordre et selon une formulation qui lui sont personnels, tranchant aussi entre les opinions de ses prédécesseurs et de ses collègues. La Mishna une fois publiée devient, en même temps qu’un code légal, le point de départ obligé des discussions qui, en Palestine et en Babylonie, vont donner naissance au Talmud.Mishna ou Michna(la) commentaires de droit civil, pénal, etc., sur la Torah, qui composent l'une des deux grandes parties du Talmud (rédigés au IIIe s. apr. J.-C.).⇒MIS(C)HNA, (MISHNA, MISCHNA)subst. fém.RELIG. JUIVE. Recueil de commentaires traditionnels de la Loi écrite (ou Pentateuque) et de décisions rabbiniques, qui constitue le fondement du Talmud. La Mischna ne t'a pas révélé ses mystères (A. FRANCE, Rôtisserie, 1893, p.119). On trouve un classement dès la fin du IIe siècle de l'ère vulgaire, sous le patriarche Juda le saint, dans l'édifice des six sedarim ou «ordres» de la Mischna, cette coordination de la loi orale à laquelle le patriarche a attaché son nom et dont les 63 traités vont des lois agraires aux lois de pureté, en passant par les fêtes juives, la législation du mariage, le droit civil et pénal, les sacrifices (WEILL, Judaïsme, 1931, p.128).Prononc. et Orth.:[
]. Vieillis: Mischna (Ac. 1878), mischna ,,on trouve aussi misnah`` (LITTRÉ), mischna, misna ou misne (GUÉRIN 1892). Docum. XIXe s. et début XXe s.: Mischna (supra). Mod.: Mishna (Encyclop. univ. t.8 1970, p.273; Hachette 1980), michna (Lang. Monde 1952). Souvent majuscule. Étymol. et Hist. 1657-62 Mischna (PASCAL, Pensées, éd. L. Lafuma, n° 277, p.537). Empr. à l'hébr. mishnaïque
«répétition; étude; Mischna» dér. de l'hébr. mishnaïque
«apprendre, étudier; enseigner», hébr. biblique «répéter» (d'apr. KLEIN Etymol.). Cf. Gémara.
DÉR. Mishnaïque, mis(c)hnique, (mishnique, mischnique)adj. Qui a rapport à la Mischna. Les écrivains mischniques (LITTRÉ). En partic. Hébreu mishnaïque/mis(c)hnique. L'hébreu mishnaïque ou mishnique (...) représente la langue quotidienne que les Juifs de Palestine parlaient depuis le IVe siècle avant notre ère et dont ils ne devaient cesser de faire usage, concurremment à l'araméen, qu'après la ruine définitive de l'État national en 135 (...). L'oeuvre principale qui en fait usage et qui lui donne son nom est la compilation de la Mishna (IIe siècle de notre ère) (Encyclop. univ. t.8 1970, p.272). — [], [-nik]. Vieilli: mischnique (LITTRÉ, Lar. 19e-20e, QUILLET 1965). Mod.: mishnaïque ou mishnique (Encyclop. univ., loc. cit.), michnique (Lang. Monde 1952). — 1res attest. a) 1834 adj. misnaïque, mishnaïque (BOISTE), 1840 subst. plur. mischniques (Ac. Compl. 1842), b)[1880 ling. hébreu de la Mischna (I. LÉVI ds R. des ét. juives, t.1, 213)] 1952 hébreu michnique (Lang. Monde, p.115); de Mischna, suff. -ique. Cf.angl. Mishnical doctors (1718 PRIDEAUX ds NED), Mishnic Hebrew (1898 ibid.).
Encyclopédie Universelle. 2012.